Doit-on changer les pratiques des courtiers immobiliers?

Samedi, 6 novembre, 2021
Miriane Demers-Lemay, Le Devoir

Extrait(s) :

Devrait-on abolir les enchères à l’aveugle des propriétés ? Ou encore, modifier la rémunération des courtiers ? Plusieurs se sont prononcés sur l’encadrement du courtage immobilier lors d’une consultation publique du ministère des Finances du Québec destinée à soulever des pistes de solution à la surchauffe immobilière dans la province.

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« Nous aimerions que le ministère puisse avoir une réflexion sur le fait qu’un courtier immobilier peut, lors d’une même transaction, représenter l’acheteur ainsi que le vendeur », observe l’Association des courtiers hypothécaires du Québec, à l’instar de nombre d’organismes ayant répondu à l’appel du ministère. « Les apparences de conflit d’intérêts et d’impartialité sont vivement impliquées lors de ces types de transactions. Le Québec est l’un des rares endroits en Amérique qui tolère ce genre de pratiques. »

De la même façon, certains votent pour un plafonnement de la rémunération des courtiers. « La plupart des courtiers sont rémunérés à la commission, lorsque la transaction se conclut. Cela veut dire qu’ils ont un intérêt pécuniaire à ce que la transaction se conclue rapidement et pour un montant élevé », écrit l’Association des consommateurs pour la qualité dans la construction (ACQC).

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« Nous assistons à un accroissement des situations où l’immeuble est vendu sans inspection préachat et sans aucune garantie légale », observent les membres de Professionnels hypothécaires du Canada. 

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Dans l’ignorance, un acheteur peut être tenté de faire une offre d’achat dont le montant est sensiblement plus élevé que la valeur de la maison ou encore que les autres promesses d’achat. Pour rembourser son lourd prêt hypothécaire, le nouveau propriétaire peut alors envisager d’augmenter le loyer de locataires, une tendance qui contribue, une vente à la fois, à la surchauffe immobilière. Pour contrer ce phénomène, les promesses d’achat simultanées devraient être communiquées de manière transparente, croient l’ACQC et le député solidaire Andrés Fontecilla.