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Année affligeante pour le courtage immobilier

Pour bien des Québécois, 50 000 $, c’est le salaire pour une année entière de travail. Pour les courtiers immobiliers, cette somme peut facilement représenter la commission d’une seule vente depuis que les propriétés de 1 million de dollars ne sont pas rares.

Source: Marie-Eve Fournier - La Presse - 31 décembre 2023

La somme n’est pas versée directement dans les poches d’un seul courtier. Elle est généralement partagée entre deux courtiers qui doivent débourser certains frais. Mais quoi qu’il en soit, la commission – taxable – est payée par une seule personne, celle qui a vendu sa propriété. C’est une facture colossale. En général, les courtiers touchent de 4 à 7 % du prix de vente final, avec une moyenne à 5 %.

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Avec le recul, je constate que l’année 2023 aura été particulièrement éprouvante pour les courtiers et leur réputation. Quelques vedettes du milieu ont terni l’image de la profession. Les révélations gênantes concernant leurs pratiques douteuses et parfois même interdites se sont accumulées, ce qui aurait amplement mérité une chronique.

Ce n’est pas pour rien que DuProprio occupe la première position du palmarès de Protégez-Vous sur les services en immobilier dévoilé au début de décembre.

Plus de 800 personnes qui ont récemment acheté ou vendu une propriété ont noté la qualité des services reçus. Pas moins de 84 % des clients de DuProprio, une entreprise qui accompagne ceux qui préfèrent se passer des services d’un courtier, recommandent ses services.

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Tout cela s’ajoute au fait que le nombre de courtiers visés par une enquête en déontologie a triplé en 2022 par rapport à 2020. Abus de confiance, fausses signatures, opérations illégales de gonflement de prix… l’Organisme d’autoréglementation du courtage immobilier du Québec (OACIQ) en a vu de toutes les couleurs. Cette année, les plaintes sont encore en hausse de 20 %.

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Le grand public doit impérativement être protégé, ce qui suppose une rigueur extrême. Or, à l’évidence, l’autoréglementation n’est pas suffisante.

Il faudrait augmenter le montant des amendes pour qu’il soit conséquent avec la rémunération des courtiers. Des pénalités de 3000 $ ne décourageront jamais les comportements néfastes. On devrait aussi améliorer la formation des courtiers. Elle n’est pas particulièrement longue en regard de l’importance des transactions conclues.

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Quant à la rémunération des courtiers, il serait temps de trouver une formule plus adéquate. Le prix de vente médian des maisons unifamiliales à Montréal a bondi de 53 % depuis trois ans, ce qui a propulsé les commissions à des sommets. Le travail des courtiers ne s’est pourtant pas allongé de 53 %.

Au moins, on a senti que l’OACIQ prenait davantage son mandat au sérieux. Des permis ont été révoqués avec promptitude. On a tenté de mieux communiquer avec le public et les médias, deux groupes qui ont souvent remis en doute sa compétence et ses véritables intérêts. Mais il reste beaucoup de chemin à faire pour que les demandes d’information soient traitées dans un délai acceptable. L’OACIQ doit continuer d’améliorer sa crédibilité pour que les Québécois puissent conclure des transactions immobilières en toute confiance.

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