«C’est un désastre extrême»: 162 copropriétaires de Boisbriand risquent de tout perdre à cause de condos pourris

Samedi, 22 avril, 2023
Julien Mcevoy, Journal de Montréal

Extrait(s) :

La pourriture s’installe tranquillement dans 162 condos construits il n’y a pas 15 ans à Boisbriand. Les copropriétaires, qui risquent de perdre leur maison et de faire faillite, crient à l’aide et poursuivent en justice le constructeur, les ingénieurs et les architectes du projet.

Ce cauchemar, révélé par Radio-Canada mercredi, concerne 27 bâtiments identiques de six logements chacun situés au Faubourg Boisbriand, sur les terrains de l’ancienne usine de GM. 

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L’histoire n’est pas sans rappeler celle que vivent 48 propriétaires de Saint-Jérôme, dont les immeubles risquent de s’écrouler et qui doivent allonger 200 000 $ chacun, soit plus que la valeur de leur condo, pour faire les réparations nécessaires. 

L’architecte embauché par le syndicat de copropriété à Boisbriand estime la valeur des réparations à 2,8 millions $ sur le bâtiment « cobaye », celui qui sert de référence pour les 26 autres. 

Cela établit la valeur des travaux à près de 500 000 $ par copropriétaire, ce qui est plus élevé que la valeur de leur condo.

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Le problème qui affecte les 27 bâtiments a été découvert à l’automne 2021 par l’architecte André Flora-Velhinho, indique la poursuite déposée en Cour supérieure contre Construction Nomade, Bouré Therrien Architectes et C.L.A. Experts-Conseils.

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C’est l’ossature en bois, qui se trouve derrière la brique, qui est touchée, et ce, dans chacun des 27 bâtiments.

« Le retrait naturel du bois n’a pas été considéré et les façades se sont affaissées », décrit la directrice générale du syndicat de copropriété du Faubourg Boisbriand, Marie-Josée Leclerc.

Deux solutions s’offrent maintenant aux copropriétaires, ajoute-t-elle, « et aucune n’est joyeuse ».

« Chacun paye des centaines de milliers de dollars pour faire les travaux majeurs; on enlève la brique, les fenêtres, les portes et on reconstruit le revêtement intermédiaire de chaque bâtiment. Ou on dissout le syndicat, tout le monde perd sa maison, et on vend le terrain », expose Mme Leclerc.