Retour sur le débat électoral sur l’importance de l’habitation 2022

Vendredi, 16 septembre, 2022
Marc-André Harnois, ACQC

On vous l’avait annoncé vendredi dernier: Un débat électoral sur l’importance de l’habitation a eu lieu ce mardi matin. Les cinq principaux partis politiques y étaient représentés et ont pu faire valoir leur vision dans ce domaine. 

 

Comme les organisateurs le mettaient de l’avant dans leur communiqué post-débat, « Toutes les formations politiques présentes à ce débat ont reconnu l'urgence d'agir afin de résorber la crise du logement au Québec. Bien que leurs propositions pour y arriver soient différentes, toutes reconnaissent l'importance de retrouver un meilleur équilibre dans le marché de l'habitation et un plus grand accès à la propriété. »

 

Cependant, je le déplorais dans mon texte de la semaine dernière, on a encore une fois parlé essentiellement de quantité et non de qualité. S’il est effectivement essentiel de bâtir davantage de logements (toutes formes confondues) pour répondre à une crise du logement qui ne promet que de s’aggraver, il est important de rappeler qu’encore aujourd’hui, de nombreux acheteurs éprouvent des difficultés majeures à obtenir une maison neuve exempte de vices, construite dans les règles de l’art, au prix convenu, et livrée dans le respect de leurs droits. La situation n’est pas mieux dans la rénovation, le droit à l’hypothèque légale dans la construction continuant d’empêcher de nombreux consommateurs de faire valoir leurs droits

 

Tous les partis mettent de l’avant leurs solutions pour permettre à l’industrie de produire plus, mais aucune n’a mis de l’avant de proposition pour les forcer à construire mieux. Alors que la plupart se réclament du développement durable et que plusieurs ont parlé d’électrification des transports, personne n’a dit mot, par exemple, sur la nécessité de relever nos normes en matière d’isolation des bâtiments ou celle d’imposer un code de construction unique dans le petit bâtiment. Je dois cependant reconnaître que certains se sont davantage intéressés à la qualité de nos milieux de vie lorsqu’il a été question de densification, d’urbanisme et d’aménagement du territoire. Par exemple, notons que l’ensemble des partis se sont dit en faveur (à des degrés variables) de l’implantation d’unités d’habitation accessoires (UHA), tout en reconnaissant que cela relevait principalement de la compétence du municipal. 

 

En somme, des problèmes importants et urgents du monde de l’habitation ont été abordés, mais nous avons hâte qu’on ne promette plus seulement la construction de davantage de logements, mais également de se donner les moyens pour que ceux-ci soient bâtis dans les règles de l’art et d’une qualité à la hauteur des défis des décennies à venir.