Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension : la transformation de duplex en maisons interdite

Dimanche, 7 juin, 2020
Valérie Simard, La Presse

Extrait(s) :

Six arrondissements de Montréal ont adopté, depuis la mi-mars, des mesures règlementaires visant à restreindre la division et subdivision de logements. Dans Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, la transformation de duplex en maison unifamiliale n’est désormais plus possible, à une exception près. Des familles dénoncent ces nouvelles règles qui les forcent à renoncer à leur projet d’agrandir leur logement.

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Ces mesures, qui doivent franchir d’autres étapes avant leur adoption finale, dont une consultation publique, interdisent désormais la réduction du nombre de logements pour les bâtiments existants de deux logements et plus, la division ou la subdivision de logements pour les bâtiments de trois logements et plus, ainsi que la conversion de maisons de chambres en un usage autre que résidentiel. La conversion en maison unifamiliale sera cependant toujours permise pour les duplex et triplex situés sur des lots dont la largeur est de 6,1 m (20 pi) ou moins.

Depuis le 19 mars dernier, les arrondissements de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, Rosemont–La Petite-Patrie, Plateau-Mont-Royal, Sud-Ouest et Ville-Marie, tous dirigés par Projet Montréal, ont également adopté des mesures semblables, à quelques nuances près. 

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Ces mesures ont été saluées par des organismes de défense des droits des locataires comme le FRAPRU et le Comité d’action de Parc-Extension (CAPE), mais décriées par la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ), qui déplore leur adoption pendant la crise de la COVID-19, alors que des consultations publiques physiques ne sont pas permises.

La mairesse de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, Giuliana Fumagalli, anciennement de Projet Montréal qui siège maintenant comme indépendante, soutient qu’il y a urgence d’agir.
 

Le taux d’inoccupation dans la métropole a atteint 1,5 % en 2019, soit son niveau le plus bas en 15 ans.

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« Ils se trompent de cible, dénonce Julia Vallelunga, l’une des instigatrices du groupe. Les propriétaires-occupants, ce ne sont pas des spéculateurs. Ce sont des familles, on est souvent avec deux ou trois enfants qui vivent dans moins de 900 pi2. [...] »

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« Je comprends l’objectif du règlement et je pense que c’est vraiment important de miser sur le parc locatif, mais il faut considérer que les options pour les grandes familles sont peu présentes », déplore Marilyse Paquin, mère de trois enfants et locataire dans Villeray depuis 15 ans. 

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« En ce moment, nos enfants sont jeunes, on est bien dans notre appartement, mais à moyen ou long terme, il va falloir changer, poursuit Marilyse Paquin. Et ce que je vois dans le marché locatif depuis quelques années, ça ne convient pas. Probablement qu’on va faire comme plusieurs voisins et s’expatrier en banlieue. »