Pas de pause pour les transactions immobilières, mais les visites déconseillées

Mardi, 24 mars, 2020
Romain Schué, Radio-Canada

Extrait(s) :

Les appels à une « pause » du Québec pour des services jugés non essentiels ne concernent finalement pas l’ensemble de la chaîne immobilière. Déménageurs et notaires peuvent continuer leurs activités, et les visites des logements, certes déconseillées, ne sont pas interdites.

Depuis lundi après-midi, confusion, angoisse et détresse se multiplient au sein des acheteurs, vendeurs, locataires et courtiers immobiliers.

De nombreux témoignages reçus par Radio-Canada évoquent cette incertitude concernant un changement de logement dans les prochains jours ou semaines, un engagement financier déjà pris ou une signature à venir.

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Des signatures électroniques réclamées

Actuellement, la loi oblige les notaires à recevoir, en personne, leurs clients pour finaliser une transaction. La profession s’est ajustée, face à cette pandémie, en limitant les contacts et en demandant aux acheteurs et vendeurs de se présenter séparément, sans la présence des courtiers. Pour limiter les risques, la Chambre des notaires propose au gouvernement de modifier la législation actuelle pour « permettre la clôture d’acte notarié à distance ». « On a émis plusieurs solutions et hypothèses au ministère [de la Justice]. C’est en analyse. On veut protéger le public et les notaires », détaille François Bibeau.

Visites permises, mais fortement déconseillées

Si les transactions peuvent se conclure avec les notaires, les visites, quant à elles, doivent cesser, a clamé mardi le premier ministre Legault.

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Quelles incidences sur le marché immobilier?

Ces derniers mois, le nombre de biens disponibles était en baisse constante dans la région de Montréal, alors que les prix, eux, n’ont cessé d’augmenter. Les situations d’offres multiples, créant une vive surenchère, étaient monnaie courante. Cette pandémie aura-t-elle une incidence sur ce marché immobilier? « C’est sûr que les ventes vont chuter drastiquement », avance Joanie Fontaine, économiste de la firme JLR. Selon cette dernière, en raison des taux d’intérêt « très bas », le marché pourrait retrouver de la vigueur dans plusieurs mois. Mais tout va dépendre, ajoute-t-elle, de la durée de cette crise. « Il y a des personnes qui voulaient acheter, mais qui ont perdu leur emploi, qui ont une baisse de revenus. C’est difficile à analyser », dit-elle.