Nous voulons un fonds pour les victimes de la pyrrhotite

Samedi, 21 décembre, 2019
Yvon Boivin, Le Nouvelliste

Extrait(s) :

Lettre ouverte au premier ministre du Canada, Justin Trudeau, dans le dossier de SNC-Lavalin et la crise de la pyrrhotite en Mauricie.

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Les aveux de fraudes à l’international par SNC-Lavalin nous démontrent clairement aujourd’hui que les dirigeants de cette multinationale québécoise étaient prêts à tout, étant strictement animés par la valeur de l’argent et le rendement aux actionnaires.

Ils étaient également prêts à aller en appel du premier jugement sur la pyrrhotite, un jugement pourtant très rigoureux, qui les tenait responsables à la hauteur de 70 %, sachant pourtant très bien les graves conséquences humaines et financières qu’apportait cette décision sur des milliers de familles québécoises demeurant dans la région de la Mauricie. Ils n’ont aucunement pris en considération que nous étions en présence d’un litige entre une multinationale et des familles pour lesquelles l’enjeu, leur résidence, était le principal investissement de leur vie.

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Je vous demande d’accorder autant d’écoute et d’empathie aux victimes de la pyrrhotite que vous avez su le faire pour les travailleurs de SNC-Lavalin. Je vous demande d’accepter dans les meilleurs délais l’invitation de rencontrer vous-même les représentants de la Coalition d’aide aux victimes de la pyrrhotite pour mettre en place un fonds de justice réparatrice de 280 millions $ en faveur des victimes, pour tout ce que leur a fait vivre SNC-Lavalin depuis son appel du premier jugement.
 
Je vous demande de financer ce fonds par le biais des amendes imposées par le gouvernement fédéral à SNC-Lavalin pour ses aveux de fraude. Comme l’ont mentionné les représentants de la CAVP, ce fonds de 280 M$ serait destiné à dédommager notamment les victimes du deuxième procès, celles dans la zone grise et les victimes à venir, c’est-à-dire celles qui n’ont pas encore été en mesure de faire réaliser le test de pyrrhotite.
 
Il importe de vous mentionner que cette demande de fonds de justice réparatrice ne remet aucunement en cause le procès en cours d’appel pour lequel nous sommes convaincus d’avoir à nouveau gain de cause.