«Chute importante» des marchés immobiliers à prévoir au Québec

Jeudi, 28 mai, 2020
Philippe Orfali, Journal de Montréal

Extrait(s) :

Le marché immobilier du Québec va enregistrer simultanément une « chute importante » des mises en chantier, du nombre de ventes et du prix de celles-ci, a prévenu mercredi la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). 
 
Après une année 2019 spectaculaire pour les marchés immobiliers de Montréal et Gatineau notamment, 2020 s’annonce difficile. Et ce même si le Québec s’en tirera mieux que la plupart des autres provinces.  
 
 
À l’échelle canadienne, les mises en chantier devraient chuter de 51 à 75 % en 2020 par rapport à leurs niveaux d’avant la COVID-19. Au Québec, cette proportion pourrait atteindre le seuil des 80 %, a indiqué en entrevue au Journal l’économiste en chef adjoint de la SCHL, Patrick Perrier.  
 
 
L’impact sur les mises en chantier est spectaculaire au Québec : celles-ci pourraient diminuer de 53 à 80 % en 2020, légèrement plus qu’à l’échelle nationale. Et ce n’est qu’à partir de l’an prochain qu’on assistera à un léger redressement, prévoit la SCHL.
PHOTO D’ARCHIVES, CHANTAL POIRIER
L’impact sur les mises en chantier est spectaculaire au Québec : celles-ci pourraient diminuer de 53 à 80 % en 2020, légèrement plus qu’à l’échelle nationale. Et ce n’est qu’à partir de l’an prochain qu’on assistera à un léger redressement, prévoit la SCHL.
« Même si les activités ont repris sur les chantiers, on s’attend à ce que ce ralentissement continue au 2e et au 3e trimestre de cette année », dit-il. Puis elles se redresseront peu à peu à partir de l’an prochain. 
 
La SCHL s’attend aussi à ce que le nombre de reventes baisse de 19 à 29 % par rapport à leur niveau d’avant la COVID-19 cette année au Canada.  
 
Au niveau du Québec, cette proportion atteindra près de 15 % si la reprise économique est rapide, ou 24 % si celle-ci est plus difficile.  
 
« Disons que 2019 avait été exceptionnelle pour les ventes au Québec. Après le recul de 2020, on va assister à une [croissance plus modeste] semblable aux années 2014 à 2018 », explique l’économiste.  
 
Énormément d’incertitude 
 
Les propriétaires actuels devront s’armer de patience s’ils souhaitent vendre, ou accepter un prix moindre que ce qu’ils auraient pu toucher avant le début de la pandémie de coronavirus.  
 
Le prix moyen pourrait baisser de 9 à 18 %, tant au Québec qu’à l’échelle nationale, par rapport aux niveaux pré-COVID-19.  
 
Ce n’est qu’à partir de la première moitié de 2021 que les prix commenceront à remonter peu à peu, dit M. Perrier. 
 
 
Le moment précis et la rapidité de la reprise sont « très incertains », en raison de la récession « historique » que s’apprête à vivre le Canada, précise la SCHL. C’est pourquoi les prévisions présentent un écart assez important.  
 
De façon générale, ce sont l’Alberta et la Saskatchewan, qui dépendent fortement du pétrole, qui seront les plus touchées par la crise.  
 
Mais les mises en chantier sont particulièrement affectées au Québec en raison de l’arrêt complet de la construction résidentielle à partir du 15 mars.  
 
Ce n’est que le 11 mai que tous les secteurs de l’industrie de la construction ont été autorisés à reprendre leurs activités dans l’ensemble des régions. 
 
► Les données par région ainsi que celles portant sur l’impact de la pandémie sur le marché locatif seront rendues publiques en juin par la SCHL.