La fin du «far west» dans l’immobilier?

Dimanche, 27 mars, 2022
Yvon Laprade, LeNouvelliste

Extrait(s) :

Des maisons vendues sans inspection et en mode surenchère. Des «investisseurs professionnels» qui font gonfler les prix en achetant tout ce qu’il y a sur le marché. Des jeunes familles incapables d’accéder à la propriété. Des courtiers qui tournent les coins ronds.

C’est un peu le bordel dans le marché immobilier. Les acheteurs, paniqués, payent le gros prix. Les vendeurs, gonflés à bloc, encaissent de gros profits.

Ça fait plus de deux ans que ça dure. Depuis le début de la pandémie, en fait. Et c’est de plus en plus insoutenable. On parle ici d’un enjeu d’abordabilité. Les premiers acheteurs sont parmi les plus vulnérables à ce jeu de l’offre et de la demande.

[...]

Aux prix exigés par les vendeurs, il faut s’appauvrir si on veut s’acheter un toit.

Trois chiffres:

Prix médian d’une maison unifamiliale

- 550 000 $ [grande région de Montréal]

- 340 000 $ [grande région de Québec]

- 362 000 $ [l’ensemble du Québec]

(source : APCIQ- février 2022)

Il s’agit bien entendu de prix moyens. La réalité sur le terrain est tout autre. Parlez-en aux acheteurs échaudés!

On dépose une offre d’achat comme on joue à la loto. On lance un chiffre en l’air et on espère que ce sera le bon.

Ça ne se passe pas uniquement dans les quartiers chauds de Montréal et de Québec. Ce phénomène est bien présent à Trois-Rivières, à Gatineau, à Sherbrooke, un peu partout à la grandeur de la province.

[...]

C’est tout de même renversant: on vide son compte de banque et on s’hypothèque lourdement pour acheter une maison d’un demi-million, mais on se fait dire – suggérer, le terme serait plus approprié – de passer outre à l’inspection pour ne pas déplaire au vendeur pressé d’en finir.

[...]

Les vendeurs sont eux-mêmes hésitants à planter une pancarte «À vendre» devant leur maison, de crainte de ne pas trouver, ou de payer un prix de fou.

Pas étonnant que la baisse des inscriptions atteignait 11 % [en février] dans la région de Montréal et 32 % dans la région de Québec, tandis que les prix s’appréciaient respectivement de 20 % et 15 %.