À quand la surveillance obligatoire des chantiers de construction au Québec?

Mardi, 14 septembre, 2021
François Dallaire, La Facture, Radio-Canada

Extrait(s) :

« On est actuellement en train de bâtir une bombe à retardement qui va nous sauter au visage d'ici peut-être dix ans » [...]

La surveillance des chantiers de construction résidentielle deviendra obligatoire au Québec, dit la ministre responsable de l’Habitation, mais pas nécessairement durant le présent mandat du gouvernement caquiste. Contrairement à ce qui se fait partout ailleurs au Canada, le Québec fait bande à part en matière de surveillance de chantiers.

[...] Elle ajoute être totalement consciente que ça prend une amélioration.

Des discussions sont en cours entre son ministère, la Régie du bâtiment du Québec (RBQ), de même qu’avec différents acteurs de la construction. «Au niveau de la surveillance des chantiers, la rendre obligatoire, on va y arriver, je suis sûre. Mais si vous me dites : "Mme Laforest, est-ce que ça va devenir obligatoire dans votre mandat?", je ne peux pas vous répondre.»

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L’actuelle ministre affiche une grande volonté d’y parvenir, mais elle rencontre déjà de la résistance de la part des constructeurs. «Les gens nous ont dit : "Madame Laforest, avez-vous pensé si, avant de fermer un mur, on doit attendre une inspection particulière pour fermer notre mur? Les chantiers n’avanceront pas!"»

La surveillance des chantiers de construction résidentielle n'est pas obligatoire au Québec alors qu’elle l’est partout ailleurs au Canada. Dans les autres provinces, un inspecteur doit apposer son sceau d'approbation à chacune des étapes cruciales de la construction d’une habitation. Avant de passer à une autre étape, l’inspecteur doit donner son autorisation.

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«Il y a très peu d'inspections, précise Mme Leclerc. [La RBQ] va faire des inspections lorsqu'elle a une plainte du public. Mais on s'est rendu compte qu'il y a eu très peu de correctifs exigés suite aux plaintes du public.»

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«La conséquence, c'est que l'évaluation de la compétence n'est pas adéquate», déplore Guylaine Leclerc. «C'est le rôle de la RBQ de s'assurer de la compétence des entrepreneurs à qui elle octroie une licence. Elle ne le fait vraiment pas adéquatement [car] on a identifié plusieurs lacunes.»

Le président-directeur général de la RBQ, Michel Beaudoin, reconnaît le problème et prend l’engagement de s’y attaquer.