« Les gens achètent à l'aveugle »

Mardi, 26 janvier, 2021
Marc Tison, La Presse

Extrait(s) :

En ce marché de surenchère, les acheteurs sont souvent incités à précipiter ou à négliger leurs démarches pour remporter la transaction immobilière qu’ils convoitent

Un marché immobilier en ébullition entraîne de plus en plus d’acheteurs de propriété à couper court aux précautions et garanties courantes : périlleuse tentation, préviennent l’Organisme d’autoréglementation du courtage immobilier du Québec (OACIQ) et la Chambre des notaires du Québec (CNQ), qui unissent leurs voix pour dénoncer cette tendance.

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Les acheteurs qui se pressent simultanément autour d’une propriété convoitée sont incités à précipiter ou à négliger leurs démarches pour remporter la transaction.

L’OACIQ « ne tolère pas les comportements insistants des quelques courtiers qui peuvent réduire les protections légales dont bénéficie le public dans le cadre de transactions immobilières », a indiqué Me Caroline Champagne, vice-présidente Encadrement de l’OACIQ, dans un communiqué commun avec la Chambre des notaires.

« On veut s’assurer que tout le monde est bien au fait de ce que ces renonciations signifient », a-t-elle ajouté lors d’une conversation téléphonique.

Ces renonciations se généralisent, constate de son côté Me Hélène Potvin, présidente de la CNQ. « On a vu une augmentation des appels à ce sujet-là à la Chambre. Les notaires aussi nous disent que dans leur bureau, une bonne partie des offres d’achat arrivent comme ça. »

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Pourtant, les courtiers « ont l’obligation de recommander qu’il y ait une inspection, effectuée par un professionnel ou un inspecteur en bâtiment », précise-t-elle.

Les acheteurs accepteront souvent de conclure la transaction sans certificat de localisation à jour. Préparé par un arpenteur agréé, il devrait dater d’au plus dix ans et décrire l’état actuel de la propriété.

« On voit de plus en plus de ventes sans garantie légale », ajoute encore Me Potvin.

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Malheureusement, quand acheteur et vendeur se rencontrent dans le bureau du notaire, « il est trop tard, parce que l’offre d’achat est déjà signée », conclut Me Potvin.